Il y a trois caractéristiques faisant entrer Meuzac dans la catégorie des plus anciennes paroisses : sa superficie, son vocable et sa cuve baptismale.
A l'origine de l'église de Meuzac, se trouve vraisemblablement l'oratoire d'une villa, grand domaine agricole gallo-romain, devenu ensuite église paroissiale. Elle est titrée de Saint Pierre-es-liens, en référence à l'apôtre du Christ conduit enchaîné à Rome et martyrisé, ce qui témoigne de son ancienneté puisque ce vocable a été très fréquent dans les constructions d'églises situées entre les VIIème et IXème siècles.Témoin de l'importance passée de ce lieu de culte, figure une imposante cuve baptismale en granit devenue ensuite bénitier et présente dans l'entrée du bâtiment. Ce denier a été réaménagé et parfois reconstruit à plusieurs reprises au cours des siècles, les derniers travaux d'importance semblant remonter à la deuxième moitié du XIXème siècle, même si l'on peut mentionner des opérations récentes de rénovation des toitures et des vitraux. L'abside est la partie la plus ancienne de l'édifice, remontant vraisemblablement au XIème siècle. De type roman, elle comporte trois arcatures occupées par des vitraux symbolisant la divine Trinité et contribuant à éclairer l'intérieur. Les murs sont renforcés par des contreforts. Le choeur, composé d'une travée et d'un espace semi circulaire voûté en cul de four est typiquement roman ; il est ceinturé d'un stylobate, sorte de banquette surmontée de colonnes. Il semblerait que l'église de Meuzac soit la seule du Limousin à en posséder un. |
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La nef, reconstruite aux XVIIème et XIXème siècles comporte une seule travée. Aux extrémités sont présentes deux tours quadrangulaires qui contribuent à faire de l'église de Meuzac une église fortifiée semblable à une quarantaine d'édifices de cette nature présents en Limousin. La tour située à l'est, la plus imposante des deux, date des XVIIème et XVIIIème siècles, elle est percée de « fenêtres de jour » destinées à éclairer l'intérieur. La tour occidentale, de la deuxième moitié du XIXème siècle est un clocher porche.On peut se demander si ces deux tours n'existaient pas à des périodes plus anciennes marquées par une profonde insécurité, notamment la guerre de Cent Ans et les guerres de religion
A l'intérieur, la dévotion à saint Roch est très présente, elle s'exprime au moyen d'une statue de bois polychrome du XVIIème siècle et d'un tableau plus récent. La vita de ce saint très « tardif », rédigée au début du XVème siècle est bien connue, elle doit être mise en relation avec le contexte du moment marqué par l'épidémie de peste noire ou grande peste qui touche l'Europe en 1348. Né à Montpellier, saint Roch est parti en pèlerinage à Rome entre 1367 et 1371, soignant et guérissant tout au long de son voyage de nombreux pestiférés. Sur le chemin du retour, il est lui même victime de l'épidémie, se retire dans un bois près de Plaisance en Italie du nord où il est nourri quotidiennement par un chien qui lui apporte un pain. Un peu plus tard, le malade est miraculeusement guéri par un ange et devient le saint anti-pesteux le plus vénéré en Europe.
A Meuzac, la statue représente un saint Roch jeune, le visage orné d'une barbe soigneusement taillée et d'un chapeau timbré de la coquille du pèlerin. Il porte un bâton, le bourdon qu'il tenait à l'origine dans sa main droite a disparu. Le manteau relevé laisse apparaître sur une cuisse tuméfiée le bubon pesteux duquel s'écoule un filet de sang rouge vif. A sa droite, un ange au regard bienveillant lui offre un récipient contenant un remède salvateur, un chien est également présent tenant dans sa gueule un pain nourricier.
Les vitraux, dont un représente Saint-Pierre-ès-Liens, ont fait l'objet d'une opération de rénovation en 2024.
A noter que la fête de saint Roch, le 16 août est, depuis des générations, la date de la fête communale de Meuzac.